mercredi 22 juin 2011

Le tube de dentifrice

Le dentifrice… je n’aurais jamais imaginé qu’il m’occuperait tant le cerveau.

Il est vrai que tant que j’étais célibataire, je ne m’en préoccupais pas beaucoup. Une fois mariée non plus. Le problème est apparu lorsque les enfants ont commencé à se brosser les dents tout seuls.

Au départ, j’ai opté pour un dentifrice en tube métallisé. Oui, mais… ce n’était pas l’idéal : un des enfants pressait latéralement un tube fait pour être appuyé dans le prolongement de sa fermeture (au bas du tube). Le suivant, peut-être un peu plus calé en matière de pression sur tube de dentifrice, tentait de redonner une forme de tube de dentifrice au tube de dentifrice. Le troisième, peu soucieux des convenances, écrasait le tube dans ses petites mains… et très vite, on obtenait un tube tapissé extérieurement de pâte : dès qu’un enfant appuyait sur le tube, la pâte qui aurait dû se précipiter par l’orifice prévu à cet effet, jaillissait de tous côtés du tube, de préférence aux endroits si souvent pliés et dépliés que des trous s’étaient formés. Cette situation s’aggravait encore du fait que le tube n’était jamais fermé et que le dentifrice séchait à l’orifice. Il fallait donc appuyer plus fort pour tenter de le faire sortir.

Adieu donc au tube en métal, et bonjour au tube en plastique. Avec ce choix, finis les trous sur le tube, finie la pâte qui tartine l’extérieur du tube. Quel bonheur… de trop courte durée. Cette fois, il suffisait d’oublier de fermer le tube, et de le laisser tomber dans le lavabo (orifice bien entendu dirigée vers le bas) pour que, sous l’impulsion de la loi de Newton, le dentifrice passe sa nuit à se frayer un passage vers la bonde du lavabo. J’avais beau me mettre en faction vigilante près du lavabo lorsque les enfants se brossaient les dents, le tube reprenait sa position fatale, et je devais renouveler le stock de tubes de dentifrice.

Mon cerveau a longuement tourné et retourné le problème, et j’ai terminé devant le rayon dentifrice d’un supermarché, pour tenter de trouver une solution acceptable pour mon soucis. Ah ! Jamais je n’aurais imaginé un tel choix. Des dentifrices de toutes les formes, de toutes les couleurs, pour les dents, les gencives, l’haleine, les fumeurs, les non-fumeurs… comment me décider ? J’ai finalement opté pour le tube rigide (pour éviter les trous), vertical (pour éviter les coulées intempestives de dentifrice), avec une pression qui permet de distribuer une dose à la fois (et éviter de vider d’un trait la moitié du tube).

Je suis rentrée euphorique, imaginant un lavabo bien propre, exit les tâches de dentifrice qui maculent quotidiennement le fond du lavabo, exit le tube déchiré, exit le tube vidé trop vite. Et j’ai déchanté aussi vite que je m’étais réjouie. A chaque sorte de tube sa question : comment font-ils donc pour casser le tube ? Après plusieurs tubes, de nombreuses tentatives d’espionnage, j’ai fini par interroger finement les enfants un à un, et j’ai enfin découvert le pot aux roses : le tube casse en tombant. Voilà le premier constat. Mais comment tombe-t-il ? Il y a différentes méthodes, toutes aussi efficaces l’une que l’autre.
- jongler avec le tube de dentifrice et le savon.
- faire passer le plus rapidement possible le tube de dentifrice d’une main à l’autre, étant bien considéré qu’il faut garder les deux mains aussi éloignées que possible.
- se disputer pour avoir le dentifrice le premier, l’arracher à son frère, et le faire tomber. Le rattraper et le refaire tomber.
- se disputer pour avoir le dentifrice le dernier, et le lancer à la tête de son frère qui réplique jusqu’à ce que le tube tombe.

Malgré tout, ce tube offre des surprises que ne présentaient pas les autres tubes en métal ou en plastique souple. Il peut casser au niveau du socle. Du point de vue du dentifrice, ce n’est pas vraiment important, si ce n’est qu’il ne tient plus debout sur le lavabo, et qu’il y étale le dentifrice qui macule son ouverture. S’il casse dans le bas, le dentifrice va couler paisiblement par la fente latérale, et bientôt, le tube sera vide. S’il casse vers le haut, c’est plus amusant, puisqu’à chaque pression sur la gâchette, il y a autant (non plus) de dentifrice qui sort sur le côté que sur le dessus. L’astuce consiste malgré tout à ne prendre que le dentifrice qui s’écoule par l’endroit prévu à cet effet, et à négliger le reste… qui viendra tartiner le lavabo.

Quant au capuchon, je me demande pourquoi les fabricants s’évertuent à en imaginer un. Je n’ai jamais vu un tube de dentifrice refermé par une autre personne que par moi-même…


5 commentaires:

  1. Les bouchons de dentifrice, c'est bien connu, ça disparaît tout seul. c'est comme la deuxième chaussure à école moins deux minutes!...Y'a des mystères!
    Merci Alphonsine, de un pour ta visite. De deux pour cette petite réflexion pertinente, de trois pour ce nouveau blog qui promet....
    Et pour répondre à ta question, je ne fais pas que (mais c'est vrai, souvent!) des tenues pour jeune fille hyper bien gaulée! La maman que j'habille avec les deux vestes et la robe champagne a les rondeurs normales d'une femme de 60 ans et j'ai épinglé les vêtements sur l'envers du mannequin pour les présenter! Ce qui donne à la robe cette allure un peu disproportionnée; Les fronces "encadrent" la poitrine (assez généreuse) de ma cliente, et le modèle est finalement pas mal!
    Voilou! Merci encore! J'inscris ce blog dans mes liens...Donc, à très bientôt!
    (Et au passage, bravo les six enfants! Je dois dire que je dis stop à cinq!)

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  2. @ Sophie : Merci pour ta visite et ton gentil commentaire.
    Merci de répondre à ma question : ton explication est très claire, et je comprends à présent pourquoi les fronces ne me plaisaient pas. Sur ta cliente, ce sera adapté. Je me disais bien qu'il fallait voir la robe portée.
    Merci aussi de m'avoir inscrite sur tes liens. Je n'ai pas encore installé cette faculté sur mon blog. Je découvre petit à petit les fonctions. Ca ne saurait tarder !
    En confidence : j'ai découvert dans tes productions la beauté du passepoil : lorsqu'il est judicieusement choisi et bien posé, il finit parfaitement un vêtement. C'est pourquoi j'essaye autant que possible de poser des passepoils sur des articles sans importance pour apprendre à les poser parfaitement.
    A très bientôt !

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  3. J'adore cette réflexion sur le dentifrice et figure toi que tu n'es pas la seule à qui cela provoque des noeuds au cerveau! 1er constat, quand ils s'en servent, c'est une chance! (Mais Maman c'est gratuit chez l'orthodontiste et puis de toute façon faut le faire là-bas, alors pas 2 fois: je rêve! j'ai honte...) 2ème constat, les tubes disparaissent régulièrement ( poubelle, sous un meuble...) 3ème constat, c'est hyper drôle de poursuivre sa soeur en brandissant le tube...pas de ma faute si ça tombe avant la destinataire!!! Crois moi, tu n'es plus seule...!

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  4. Tous les parents ont eu ce problème de dentifrice. Ma fille mouillait sa brosse à dents et la posait sur le lavabo pour me faire croire qu'elle s'était brossé les dents et à ma question "t'es tu bien brossé les dents?" un regard de déception et d'incompréhension vis à vis d'un père si méfiant vis à vis de son propre enfant. La semaine suivante j'ai senti la brosse toute humide et je lui ai dit que je ne sentais rien et qu'elle ne faisait qu'humidifier sa brosse sans y mettre la moindre once de dentifrice. Soit ! La réaction d'auto-défense ne s'est pas fait trop tarder et une semaine plus tard je voyais des traces intactes de la pâte dentifrice sur les poils de la brosse. Chose impossible après brossage et rinçage. Bref, moi mes lavabos étaient propres !!! :D

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    1. Ce qui est incroyable c'est que les enfants pensent vraiment et en toute sincérité que nous sommes stupides !

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