mardi 12 juillet 2016

Le passeport périmé (4)

Le passeport périmé : Troisième épisode ICI

Résumé : Une demoiselle est refoulée à l'aéroport. Alors qu'elle est seule dans le hall, deux jeunes filles  l'entrainent à travers les couloirs et l'emportent dans un avion de tourisme. Il atterrit dans un endroit inconnu, elle doit suivre les jeunes filles dans les champs.


J’étais encore loin lorsqu’une voiture s’arrêta devant elles dans un crissement de freins. Elles se retournèrent vers moi et crièrent : « Allez, vite, vite, il va être furieux ». Je me dépêchai, les chaussures contre moi, la valise toute crottée à la main, le sac à main glissant, les cheveux trempés. En arrivant, le chauffeur me débarrassa de la valise et la jeta dans le coffre. Les filles me poussèrent dans la voiture, et nous voilà repartis. Le chauffeur avait mis la radio en marche, le son hurlant de la musique empêchait toute conversation. Je commençais à en avoir assez. Je me mis à hurler pour me faire entendre. Les jeunes filles me regardèrent avec étonnement. L’une me dit « Mais que se passe-t-il ? ». Le chauffeur tourna brutalement à droite ce qui me rejeta contre ma voisine, accéléra dans un chemin bordé d’arbres, et s’arrêta dans un crissement de frein devant une belle demeure.

Les deux femmes bondirent hors de la voiture, grimpèrent les marches du perron et s’engouffrèrent dans la maison. Le chauffeur me posa ma valise à côté de moi, et repartit encore plus vite qu’il n’était venu.

Aujourd’hui, je me rends compte que les décisions que j’ai pu prendre m’étaient comme dictées par l’extérieur. De moi-même, jamais je n’aurais suivi des étrangères dans un aéroport, ni accepté de grimper dans l’avion, ni couru à travers champs, encore moins je ne serais montée dans la voiture, et dans tous les cas, je serais repartie vers la route quitte à marcher durant des kilomètres pour trouver une ville ou à tout le moins une bourgade. J’ai donc fait ce que je n’aurais pas fait : j’attrapai la poignée de la valise, montai à mon tour les marches et tirai le cordon de la cloche qui pendait à côté de la porte.

Un majordome ouvrit la porte. Un majordome… je retins un sourire, je n’en avais jamais vu de ma vie. « Mademoiselle est attendue, elle est priée d’entrer ». J’entrai, le serviteur ferma la porte, traversa le hall, pénétra dans une pièce dont il ferma également la porte. J’étais à nouveau seule, mais cette fois, je n’en étais pas mécontente. Je me sentais tellement décalée au milieu de cette magnificence. Sur la droite, un escalier monumental se terminait sur une galerie. Devant moi, une immense cheminée, et partout, des portes. Je sentis le froid du marbre sur mes pieds, je baissai les yeux : mes pieds plein de boue et mouillés faisaient une flaque sur le sol. Brutalement j’eus un choc : je me vis dans un grand miroir placé à côté de la porte d’entrée. J’avais piètre allure : mon chemisier et ma jupe étaient tâchés, je tenais mes escarpins boueux sur mon cœur, j’étais échevelée et maculée de boue. 
 

A vous, lecteur, de décider du destin de la demoiselle... Vous pouvez voter et/ou faire des propositions que j'ajouterai au questionnaire du sondage.

 

3 commentaires:

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