mardi 30 septembre 2014

Il existe mais n'est pas là

Avez-vous déjà rencontré des hommes qui ont une existence réelle : ils sont là, devant vous, mais en fait, ils ne sont pas là du tout. Ils possèdent comme un double cerveau : celui qu'ils vous consacrent, qui leur permet de converser intelligemment avec vous, et un autre, celui qu'ils vous cachent mais que vous sentez bien présent, c'est celui où ils vivent.

J'ai un professeur de latin qui appartient pleinement et sans discussion à cette catégorie. Physiquement, il est grand, porte une veste élimée, une chemise, et un pantalon qui fait des franges au bas des jambes, et au niveau des poches. Il est très propre, mais tout simplement, semble se fiche éperdument de ce qu'il porte. Là n'est pas son existence.

Il répond à vos questions, expose la grammaire latine avec intelligence et pédagogie, son cours est un véritable bonheur. Néanmoins, je sens bien que son esprit vogue sur les eaux des langues anciennes, qu'il compare les formes et les structures grammaticales de toutes les langues qu'il connaît tout en faisant cours. Parfois, en levant la tête, je le vois, le regard au loin. Lui-même est si loin de cette salle, dans des sphères tellement hors de nos préoccupations. Il est surprenant, et tellement compétent... 


jeudi 25 septembre 2014

Où l'homme des cavernes est en prise avec la technicité

Vous souvenez-vous CLIC que je vous confiais devoir m'adapter aux moyens modernes des nouveaux étudiants. Forte de cette volonté, j'ai subtilement interrogé un professeur à propos d'un sujet à rendre : "Voyez-vous, j'ai effectué mes études à l'époque du papier et du stylo. Nous écrivions tout à la main. Quels sont les usages actuellement ? Souhaitez-vous que je vous rende le travail tapé ?"

Il a refréné un sourire, je l'ai bien vu. Une étudiante, toute jeunette qui se trouvait dans mon champ de vision a caché sa mine réjouie derrière l'écran de son ordinateur portable. Le professeur m'a proposé de faire comme bon me semble, en me précisant qu'il avait une préférence pour le papier imprimé. Soit. 

J'ai commencé à rédiger mon devoir ce soir. Et puis, j'ai appelé Antoinette : "Comment trouves-tu ma présentation ? Est-ce bien ainsi ?" "Non, il faut mettre ton nom en entête, et puis la date ici, et puis ça comme ça". Elle m'a tout organisé. Ouf, je n'aurai pas l'air godiche. Déjà que je suis la seule à écrire au stylo à encre !!! 


mercredi 24 septembre 2014

Tag positif troisième jour

Voici arrivé le troisième et dernier jour du tag défi positif. 

- Ce matin, en allant en cours, j'ai croisé une dame qui revenait du marché avec une grappe de physalis à la main. La couleur orange m'a fait oublié que le soleil n'avait pas encore dardé ses rayons !

- J'ai eu un cours de latin fantastique. Il faudra que je vous parle de mon professeur un jour. 

- Et c'est mercredi, je n'ai pas cours cet après-midi, et je vais pouvoir profiter de mes deux derniers garçons, et faire des courses avec le plus jeune.

Voilà pour ce défi. C'est terminé. Et puis c'était trop trop facile. Alors bien sûr, j'ai aussi des nuages dans ma vie, mais ils ne m’intéressent pas. Je ne les regarde même pas. Et dès que je peux, je les transforme en positif. C'est quand même plus amusant comme ça ! Qui prend le relais ?


mardi 23 septembre 2014

Tag positif - 2ème jour

Pour continuer ce tag défi positif qui dure 3 jours, il faut que je parle de ce qui a illuminé ma journée. C'était un soleil !

... en premier lieu parce qu'il y a vraiment eu du soleil, et que mon coeur se dilate chaque fois que le soleil brille.

... en deuxième lieu, parce que les cours de la journée étaient exaltants.

... en troisième lieu, parce que Augustin a merveilleusement fait ses devoirs.

Il y aurait encore tant à dire de ma belle journée... Suite à demain !

La préhistoire et les temps modernes

Je vous l'ai avoué ICI, je me suis inscrite à l'université. En Suisse, n'entre pas qui veut à l'université. Il faut un baccalauréat (également appelé maturité), et s'il est français, il doit avoir été délivré avec une mention assez-bien au minimum.

Du fait de la prescription extinctive de la publication des notes du bac, je ne peux vous confier la hauteur de ma moyenne. Et puis quelle importance, puisqu'il est possible également de produire ses diplômes universitaires en y joignant un curriculum vitae qui aura pour fonction d'expliquer pourquoi il y a un "trou" entre votre dernier diplôme et votre inscription.

J'ai donc fait main basse sur mes diplômes, je les ai classés par ordre inversement chronologiques, protégés dans une chemise en carton de format A3 (en France les papiers sont encombrants), et confiés au secrétariat de l'université. J'y ai joints un CV mentionnant la rubrique : après ma démission de l'ordre des avocats, j'ai accueilli un à un, les six enfants qui sont venus agrandir notre foyer.

Quelques jours plus tard, j'ai eu un mail me demandant de donner mes notes semestrielles. C'est à ce moment-là que j'ai compris que j'appartenais à la préhistoire. Mes diplômes datent d'avant les accords de Bologne, à une époque où on écrivait ses devoirs à la main, et où on était interrogé sur des matières annuelles. J'ai légèrement frémi en me demandant si je pourrai passer la barrière de la commission, et c'est avec soulagement que j'ai reçu la confirmation de mon inscription. Les diplômes préhistoriques sont reconnus.

Mais la préhistoire me poursuit : à mon époque désormais révolue, on allait recopier son emploi du temps à partir du tableau d'affichage, on prenait ses cours en notes, et on n'entendait pas les bruits de clavier autour de soi, on ne passait pas son temps à fouiller les sites de l'université pour savoir où s'inscrire aux cours, comment trouver les renseignements, dénicher les documents, on n'avait pas d'adresse mail, on rendait des manuscrits et on faisait ses recherches en bibliothèque à partir de fichiers composés de petits bristols classés dans des tiroirs.

C'était la préhistoire. Heureusement, grâce à la tenue de mon blog, j'ai eu accès aux temps modernes, et je ne suis pas totalement désemparée devant la nouveauté !


lundi 22 septembre 2014

Tag défi positif : 1er jour

J'ai été taguée par la Jument verte.

Voici la règle " Pendant 3 jours d’affilée, citez 3 choses positives réalisées dans votre journée. Nominez 3 personnes à chaque fois (différentes) à qui vous proposez de faire la même chose, afin de bosser leur positif !"

J'ai un peu de mal avec ce tag, et surtout avec son but : faire bosser le positif.

J'ai eu la chance de naître éternelle optimiste. Pour chaque situation (ou presque), j'arrive à tirer le bon côté des choses. Alors j'ai un peu l'impression de tricher en participant à ce tag, c'est comme si je connaissais toutes les réponses avant de jouer.

Pour compliquer la chose, au lieu de prendre toute la journée de lundi, je me contenterai des deux premières heures de la journée, soit de 6 à 8 heures :
- J'ai pu prendre mon petit-déjeuner avec mon mari qui a quitté la maison plus tard que les autres jours.
- J'ai eu le temps de préparer la pâte à pain, le déjeuner et le dîner avant de partir pour la Fac (à 8 heures 50), ainsi que de nettoyer la salle de bain (dans la version plus élaborée que juste le miroir).
- J'ai étendu mon linge et mis une lessive en route. Ca aussi, c'était du bonheur, et j'ai même eu le temps de m'asseoir 1/4 d'heure.

Dans le même temps, j'ai pu voir qu'il faisait beau, ma fille a retrouvé son T-shirt, il restait de la brioche de dimanche, mon mari a pris le temps de faire notre lit et je n'ai pas eu à le faire, en prenant un collier, je me suis souvenue qu'il m'avait été offert par mon mari et j'en ai été heureuse... Oui, vraiment, tout est grâce, même Ambroise qui casse les pieds à ses frères à table, il développe son art de la répartie !

Vous le savez, je n'aime pas nommer... vous pouvez toutes participer...

vendredi 19 septembre 2014

Organisation, quand tu nous tiens...



 Lettre ouverte à Ginger !


Chère Ginger,

Dans un récent commentaire, tu me demandais des conseils en matière d'organisation, et plus particulièrement "la façon de s'y prendre pour diviser par deux le temps qu'on met normalement pour faire chaque chose".

Comme d'autres que toi ont posé cette même question, de façon plus ou moins directe, il me semble mal venu de garder de bons conseils pour moi alors que je pourrais en faire profiter la terre entière. (à ce sujet, les statistiques de Blogger me font régulièrement savoir que j'ai des lecteurs (ou lectrices, rien n'est spécifié à ce sujet) de Chine, du Pérou, de Tunisie, du Brésil, d'Albanie, de Russie, du Vietnam, d'Angleterre, de Belgique, de Suisse et même de la France) (je ne veux pas ici énumérer tous les pays visiteurs, ce serait trop long et un peu hors sujet).

Voici donc le mode d'emploi à suivre à la lettre :

- Le ménage : tu suis les idées du livre "Entretien avec mon évier". Il est très bien fait, et te déculpabilise entièrement en affirmant : "le ménage même mal fait est toujours une bénédiction pour la famille". Il suffit donc de prendre un chiffon, de le passer sur le miroir de la salle de bain tous les matins pour que le ménage soit terminé. 

- La cuisine : tu diminueras le temps de moitié en ne préparant que la moitié de ce que tu voulais faire. Si donc tu voulais préparer une salade de carottes avec 8 carottes, tu n'en pèleras que 4 et tu auras divisé ton temps par deux.

- Le linge : tu affirmeras que le polo n'est pas sale, et que les traces de yaourts, tomates, sauces diverses et variées ne se verront pas sous le pull. 

- Quand tu liras un livre, tu liras une ligne sur deux, ou une page sur deux.

- Les déplacements : tu marcheras deux fois plus vite, ce qui te permettras de quitter ton domicile plus tard (le temps de passer le plumeau et des faire les poussières).

- Le repassage : tu ne repasseras que le col et le haut du chemisier, et tu enfileras un cardigan ou un pull par-dessus.

Voilà quelques idées. Si tu les suis scrupuleusement, tu trouveras moitié plus de temps pour faire tout un tas d'activités hautement importantes, enrichissantes et épanouissantes !

Je t'embrasse, chère Ginger, et te souhaite un bon départ dans ta nouvelle vie !

Alphonsine



jeudi 18 septembre 2014

J'ai de la suite dans les idées

Il y a quelque chose comme vingt-cinq ans (le nombre écrit en lettre est moins impressionnant que le même nombre écrit en chiffres !), j'ai voulu faire une thèse. Pour rien. Simplement pour le plaisir du travail et de la soutenance. Seulement, je me suis mariée (sans regret), j'ai accueilli un à un (sans regret), chacun des enfants qui devait agrandir et réjouir notre foyer, et j'ai mis de côté, en réserve, cette idée de doctorat.

A chaque jour suffit sa peine. J'ai regardé grandir mes enfants, je m'en suis occupée (un peu), j'ai même fait l'école à la maison, et chaque jour, je me disais : "Un jour, lorsqu'ils seront tous scolarisés, je pourrai retourner sur les bancs de la Faculté et écrire une thèse". 

La patience est une vertu, elle est toujours récompensée : je me suis inscrite à l'université, en première année pour compléter les connaissances que je n'avais pas encore.

Les premiers cours ont été donnés. Non seulement ils sont passionnants, mais j'éprouve une jouissance absolue de retrouver un travail purement intellectuel. L'ambiance est très sympathique, je suis certainement la plus âgée, mais je ne suis pas la seule à ne plus avoir tout à fait l'âge des étudiants habituels. L'accueil a été très spontané.  

Cette semaine, je me réorganise dans ma vie de famille. C'est un peu brouillon encore, de trouver un équilibre entre la vie de famille, le ménage, le repassage, le potage, le raccommodage, tous ces mots en "age" qui forment des tâches répétitives mais nécessaires, les cours de catéchisme et mon travail d'étudiante. D'ici la semaine prochaine tout devrait rentrer dans l'ordre, j'entends par là que notre vie devrait être ordonnée...


lundi 15 septembre 2014

Ma rentrée...

Ce matin au réveil :

- Maman, tu as peur pour ce premier jour ?
- Maman, je t'ai préparé ton goûter. Un Prince au chocolat, ça te va ? Ne l'oublie pas.
- Maman, tu seras bien attentive, et tu n'amuseras pas tes camarades.
- Maman, à quelle heure pars-tu ? Je peux t'accompagner. 
- Non, c'est moi qui accompagne maman, je pars plus tôt.
- Maman, tu ne peux pas quitter la maison à 7h20 comme moi ? J'aimerais aller avec toi pour ton premier jour.

J'ai (gentiment) décliné le Prince au chocolat (à cause du chocolat), j'ai dit que non, je ne partirai pas à 7h20, que oui, je pars à 7h40, que je veux bien faire semblant de ne plus me souvenir de la route à prendre, que non merci, il n'a pas besoin de m'accompagner jusqu'à la porte, que je n'ai toujours pas peur et que tout devrait bien aller.

Tout s'est très bien passé. J'ai eu un sac, un agenda, une boisson au thé, un briquet, un ouvre-boîte, des documents, un stylo.

J'ai écouté les discours de bienvenue, en Allemand et en Français, je suis restée concentrée, j'ai fait connaissance avec des étudiants, et je suis rentrée à la maison où on m'attendait pour le compte-rendu de la matinée !

Je débute sérieusement cet après-midi à 15 heures...


samedi 13 septembre 2014

Je suis une dame caté

J'ai sauté le pas, je me suis proposée pour faire du caté dans ma paroisse. En pratique, le canton de Fribourg étant catholique, la religion est enseignée à l'école (comme en Alsace). Tout le monde est inscrit d'office, sauf dérogation demandée par les parents aux inspections des écoles. 

Au résultat, on obtient des classes à motivation variée, mais finalement, la motivation n'importe pas, on peut devoir faire des maths et les faire très bien sans être motivé.

Mercredi dernier, j'ai fait connaissance avec ma première classe. Des élèves de 3P (CE1), un tout petit groupe de 9, bavards mais agréables. La séance s'est passée comme dans un charme, et j'ai eu hâte de découvrir les deux classes de 5P (CM2) du vendredi. Las, si j'avais su...

Deux ans de plus, c'est un changement phénoménal. Ils étaient stoïquement insupportables. J'en étais saisie, bouche bée, et presque incapable de mener une conversation jusqu'au bout de son raisonnement. Ils ont cent mille choses à dire, de préférence totalement ineptes, sans intérêt, et largement hors sujet en s'interrompant sempiternellement.

J'ai réussi plus ou moins à dominer la classe du matin, 14 élèves. J'ai dû faire preuve d'imagination pour pallier au manque de matériel : classeurs, fiches à faire remplir par les parents. On m'avait dit de prévoir pour 8 à 10 élèves. J'ai arrangé les choses comme j'ai pu, j'ai bricolé pour faire du remplissage, et je les ai prévenus que la semaine suivante ils n'auraient plus le droit de parler, que je ne les interrogerai même pas s'ils levaient la main. Ils écouteront religieusement mes explications, puis je proposerai un temps de questions. Je suis rentrée déjeuner un peu secouée.

Heureusement, il y a eu le groupe de l'après-midi. 15 élèves. 3 filles timides, 2 bavardes tranquilles, 1 bavarde qui, lorsqu'elle ne discute pas avec sa voisine, lève la main impétueusement pour raconter sa vie (ou celle des autres), 1 meneuse bavarde, bravade, sans pitié pour moi. Côté garçons, à part deux mignons qui savent tout, les autres sont bavards, bruyants, taquins, et sans pitié pour moi.

J'étais largement désemparée, parce que s'il m'a manqué des feuilles le matin, je n'en avais plus l'après-midi. Pas plus que des classeurs qu'ils auraient pu illustrer. Le programme que je m'étais fixé est tombé à l'eau, celui qu'on m'avait proposé ne me correspondait pas, je me suis ennuyée, les enfants aussi. L'affaire tournait mal quand la meneuse a cru que je voulais les ramener en classe avant l'heure. Vite, elle s'est tournée vers ses camarades et leur a intimé l'ordre de se taire : "La prof va tout raconter à la maîtresse, et elle va nous passer un savon. Vous avez envie, vous, de l'entendre crier pendant une demie-heure ? Moi pas. Alors même si on s'ennuie, je vous demande de vous calmer".

Vlan.

On apprend l'humilité. On se dit que rien ne vaut l'expérience, qu'elle commence ici, et que la leçon numéro un consiste à toujours prévoir un plan B. Soit. J'ai bricolé les 10 minutes restantes, assez bien puisque le calme s'était fait.

En sortant, j'ai avisé la meneuse et lui ai demandé sa collaboration : "Tu les fais tenir tranquille, et moi je te promets que tu ne t'embêteras plus au cours de caté." Elle m'a donné son accord.

J'ai préparé mon cours de la semaine prochaine. Ils ne s'embêteront pas. Moi non plus d'ailleurs. 


Avoir chaud aux pieds

Mon rêve est de faire installer un plancher dans ma salle de bain. Malheureusement, Monsieur Alphonse ne partage pas ce rêve, et refuse de faire couper des arbres exotiques pour me combler. Dommage.

Nous avons donc posé du carrelage. Et bien entendu, nous avons froid aux pieds lorsque nous sortons de la douche. Il a fallu réfléchir au choix crucial du tapis de bain.

Depuis toujours, je rejette avec énergie les tapis à longs poils qui emmagasinent le sable et le restituent méchamment dans le lave-linge, qui lui, le stocke dans le filtre.

photo internet

De même je refuse les tapis en coton à mèches. Ils sont plus faciles à laver que les précédents, mais restent des nids à poussière.




Je m'en suis pourtant contentée de longues années, jusqu'à ce que je trouve enfin le produit de mes rêves : des clayettes en bois. Vous notez qu'on se rapproche du parquet pour salle de bain, mais en miniature ! Ca fait plus de 10 ans que j'en ai posé un devant la douche, et deux devant le lavabo. C'est inusable, se lave à l'eau, sèche vite. Les pieds sont au chaud, et au propre ! 


Mais je continue à rêver d'un sol en bois...


jeudi 11 septembre 2014

Savoir où on met les pieds

J'aime bien savoir où je mets mes pieds, surtout dans une salle de bain.

En des temps déjà lointains, nous avions une maison de campagne. C'était un toit, et un fort potentiel. L'adjectif "fort" était le terme adapté, puisqu'il n'y avait ni chauffage, juste la possibilité d'installer un poêle, ni électricité postérieure aux années 45, à peine de l'eau, et un peu d'eau chaude. Les fenêtres laissaient passer le vent, le froid et la pluie, l'une d'elles nous a surpris par sa gouttière menant à un petit pot à l'intérieur de la pièce. La première pluie nous a donné l'explication...

Et puis, Monsieur Alphonse, trop rarement, aidé par des professionnels, a progressivement donné une allure plus agréable à cette maison. On commençait à voir apparaître le potentiel ! 

Enfin, c'est la salle de bain qui a eu droit à toute notre attention. Le marteau piqueur tenu par Monsieur Alphonse a supprimé toute trace des travaux inachevés antérieurs. Il a monté des cloisons, installé les sanitaires, les canalisations... et est arrivé le temps d'y poser du carrelage.

Pleins d'enthousiasme, nous nous sommes rendus dans un magasin vendant du carrelage. Nous avons interpellé une vendeuse dont la caractéristique essentielle a été d'avoir des idées totalement opposées aux nôtres. "Nous aimerions des carreaux pour une salle de bain. Il les faudrait solides (à cause des gros camions en métal lâchés par les enfants), qui ne rayent pas (à cause des chaussures pleines de sable), sur lesquels la saleté disparaît (à cause des mêmes chaussures en temps de pluie), et faciles à nettoyer".

Nous avons vu la vendeuse blêmir, pâlir, rougir, bleuir, et nous nous sommes vraiment inquiétés pour son état de santé. Monsieur Alphonse a bien cru un instant qu'il devrait la réanimer, mais dans un souffle elle nous a lancé "Mais on enlève ses chaussures avant d'entrer dans une salle de bain.
- Vous oui, mais nous non.
- Mais il FAUT enlever les chaussures.
- Non, pas chez nous.
- C'est indispensable.
- Nous aimerions du carrelage tel que nous vous l'avons décrit.
- ... et les chaussures ?
- Madame, nous avons 6 très jeunes enfants. Et un tas de sable au fond du jardin. Si je suis d'accord avec vous sur le principe d'enlever les chaussures, avez-vous déjà vu un enfant pressé par un besoin urgent qui prend le temps de se déchausser avant d'aller aux toilettes ? Ce carrelage est destiné à notre maison de campagne. Qui dit maison de campagne dit vacances, et je n'ai pas du tout, mais alors pas du tout envie de faire le gendarme toute la journée.
- ... mais les chaussures...
- Pour être obéi, il faut donner des ordres de telle façon qu'on sera écouté. Alors, avez-vous le carrelage de mes rêves ou non ?"

Finalement, j'ai trouvé (ailleurs) le carrelage de mes rêves. La vendeuse a ri à ma démonstration, et m'a indiqué des carreaux en promotion : gris-bleus, avec des reflets couleur sable. Ils sont PARFAITS.

Je ne me lasse pas de les admirer : on n'y voit rien, ni sable, ni poussière, ni trace d'eau, rien. Que du bonheur...





mardi 9 septembre 2014

jeudi 4 septembre 2014

Economie familiale

Nous l'avons attendu, ce premier cours de cuisine. Ambroise, en troisième de CO (ce qui doit correspondre à une troisième de collège français), a des cours d'économie familiale.

En pratique, la classe, divisée en groupes, se rend au sous-sol dans les cuisines prévues pour ce cours. Des îlots avec plaques vitro-céramiques, des fours, des éviers, des plans de travail, et une multitude de tiroirs avec tout le matériel, voilà ce qui attend les élèves. Le tout rutilant et brillant !

Mais pour commencer, la classe se rend dans une petite salle annexe avec des tables pour un cours théorique. C'est à cet endroit qu'à la fin du cours ils dégusteront les plats qu'ils ont préparés. ("A ce propos, maman, il est inutile que je mange le mardi à midi, puisque nous mangeons ensemble à 15 heures. Un petit goûter suffira").

Par équipes, ils se mettent au travail sous la direction d'une charmante prof qui leur donne les directives. Pour le premier cours, ce sera :
- Salade mélangée (avec les légumes à disposition)
- Crostini aux tomates
- Frappé aux mûres (un milk-shake)

Ambroise connaît déjà le programme jusqu'à la Toussaint. Le dernier cours avant ces vacances reprendra au hasard un menu déjà réalisé.

Ambroise, ainsi que ses copains, a enfilé son tablier et s'est mis au travail. Et puis, tout effort méritant récompense, ils se sont régalés à manger ce qu'ils avaient préparé, avant de nettoyer le tout pour que la cuisine soit à nouveau rutilante et brillante.

Quelles conséquences puis-je tirer de ce cours de 3 heures ?

1. En rentrant, Ambroise "traînait la patte". Il a compris que le métier de mère de famille aux fourneaux était plutôt fatiguant.

2. Il m'a montré comment nettoyer les façades du four, du lave-vaisselle et du frigo. Je l'ai nommé "Nettoyeur en chef des façades du four, du lave-vaisselle et du frigo". 

3. Il a envie de nous faire goûter ses recettes. Il m'a donc donné les listes des ingrédients pour mes courses, et il projette de refaire ce soir les crostini en entrée, un frappé aux bananes en dessert, et je m'occupe du plat principal. Ca tombe bien, c'est l'anniversaire de Monsieur Alphonse.

4. Dorénavant, il pourra nous régaler tous les samedis. Ce qui signifie que j'ai une idée de menu de moins à trouver, et un repas de moins à réaliser dans la semaine. Je me réjouis déjà pour le carême puisque je n'hésiterai pas une seconde à aller à la soupe de carême le vendredi. Ca fera DEUX jours de repas en moins à préparer dans la semaine !


mardi 2 septembre 2014

Objets volants bien identifiés

Lorsque Monsieur Alphonse m'a proposé l'année dernière de prendre des billets pour le meeting aérien de Payerne, j'ai dit non. Et puis, avec le sentiment que je pourrais manquer quelque chose, j'ai dit oui.

Hier, nous nous sommes donc rendus à Payerne pour assister à trois anniversaires : les 100 ans de l'aviation militaire, les 50 ans de la patrouille suisse, et les 25 ans de PC-7 TEAM (voltige aérienne avec des avions à hélice).

La veille, nous avons scrupuleusement lu la checklist des visiteurs envoyée par les organisateurs. Et nous avons bien fait. Le site ouvrait ses portes dès 7 heures (du matin), les premières démonstrations étant prévues pour 9 heures. Il était conseillé d'arriver tôt pour éviter les bouchons. Nous avons quitté la maison vers 7.15, et sommes arrivés pour 8 heures. C'était parfait, les parkings proches de l'entrée étaient encore bien accessibles. Nous n'avons marché que 5 minutes pour accéder au site, et nous sommes entrés sans faire de queue, d'autant que nous avions pris nos billets en prévente. Immédiatement après l'entrée, nous avons eu une distribution du plan du site ainsi que de bouchons pour les oreilles. Un "angel" vêtu de jaune nous a donné un bracelet orange "enfant perdu" pour y noter notre numéro de téléphone. (Habituellement, nous tatouons nos enfants au stylo bic, du moins pour ceux qui ne connaissent toujours pas le numéro de portable de leur père. Cette fois, j'ai pris un bracelet, et j'ai été étonné que je ne puisse l'enlever qu'à l'aide d'une paire de ciseaux. C'est donc efficace !)

Finalement, nous avons trouvé une bonne place à l'ombre, et ce n'est que dans la journée que nous avons compris que nous étions exactement au milieu de la piste, et que nous n'aurions pu être mieux installés.

Le programme était époustouflant. Les présentations se succédaient sans interruption. Les patrouilles acrobatiques faisaient place à des avions de légende ou aux jets les plus performants. C'est absolument inoubliable. Je n'ai pas regretté un instant de m'être déplacée. 












Le site est ouvert toute la semaine. Le prix d'entrée est réduit et permet d'accéder aux stands et de voir les entraînements. Pour tous ceux qui ne seraient pas encore allés à Payerne, il y a un deuxième meeting le week-end à venir. 

L'organisation est parfaite (arrivée, parkings, transports en commun), les toilettes sont en quantité suffisante, il n'y a jamais de queues, les points de restauration sont légions et les prix vraiment attractifs. Le spectacle est grandiose, on ne s'ennuie pas une seconde. 

Seul le commentateur m'a beaucoup fait rire. Il devait être bien fatigué à 17 heures pour dire "Nous fêtons aujourd'hui les 100 ans de l'aviation militaire, les 50 ans de la patrouille suisse, et les 25 ans de PC-7 TEAM. Nous vous convions dans 100 ans pour fêter les 200 ans de l'aviation militaire, les 100 ans de la patrouille suisse, et les 50 ans de PC-7 TEAM."

Il est imbattable en science aéronautique, mais a des lacunes en mathématiques...