jeudi 28 avril 2016

Noces de jade

C'est aujourd'hui.
 
Noces de jade. 26 ans. Vingt-six ans de bonheur, merci Monsieur Alphonse pour toutes ces belles années vécues ensemble.
 
L'année dernière, nous avons donc fêté nos noces d'argent. C'était beau. Chaque jour de l'année écoulée, entre le 28 avril 2015 et le 27 avril 2016 a été un jour de joie. Hier soir, nous sommes allés fêter le dernier jour de cette année jubilaire. Ce soir nous avons fêté tranquillement, en famille, l'anniversaire de notre mariage.
 
C'est toujours plus beau...
 
 
 
 

mardi 26 avril 2016

Question pour un champion

Il y a des questions qui me taraudent et qui restent en suspens. Elles reviennent pourtant quotidiennement à la charge. L'une d'elle, la plus prégnante, concerne le lave-vaisselle.
 
Tant que nous étions huit à la maison, il fonctionnait une fois par jour, après le dîner. Même les rares fois où le rythme était bouleversé, il revenait en quelques jours à son rythme habituel.
 
Actuellement, nous ne sommes plus que six le soir, cinq le matin et quatre à midi. Le lave-vaisselle tourne tous les quatre repas, il y a donc un décalage quotidien. En soi, il n'y a pas de difficulté, mais en fait, nous avons un contrat d'électricité comportant un tarif moins élevé après 21 heures. La question primordiale est donc celle-ci : vaut-il mieux faire tourner toutes les nuits le lave-vaisselle même non chargé jusqu'à la gueule, ou est-il moins onéreux de le faire tourner lorsqu'il est plein, c'est-à-dire moins souvent, mais à tarif plus élevé ?
 
La question reste ouverte... à moins qu'un de mes lecteurs n'ait une réponse à me donner ???
 
 

lundi 25 avril 2016

Un tableau, une histoire (8)

 
 
Sur une proposition de Lakievo
 
 
 

Habituellement, les tableaux de Lakievo m'inspirent, il me suffit de poser les doigts sur le clavier pour qu'une histoire en sorte. Cette fois pourtant, je ne veux pas me laisser inspirer. Je n'ai pas envie de raconter ce qui sortirait de mes doigts si je les laissais s'exprimer. Je ne vois qu'une histoire lugubre, sinistre, triste et cruelle, avec des morts, de l'horreur et du terrible...

Je passe donc mon tour, je préfère les bains de soleil réchauffants aux clairs de lune glaçants !


 
 
 

lundi 18 avril 2016

Un tableau, une histoire (7)

Sur une proposition de Lakevio



Quelle chaleur ! Je crois bien que je ne quitterai pas cette place. Certes, ce muret est déjà trop chaud, mais je sens un tout petit souffle d'air qui me permet de mieux supporter cette ambiance. Mais que fait-il donc ? Il m'avait bien demandé d'être ponctuelle, et m'a assuré qu'il serait présent lorsque j'arriverai. Pourquoi donc a-t-il voulu me présenter à sa famille un tel jour ? Si j'ai bien compris ses explications, toute la famille sera présente pour l'anniversaire de mariage de ses grands-parents. Pourtant, si je compte bien, il manque ses parents, deux de ses sœurs, et ses cousins, ceux qui sont si turbulents et avec qui il a fait les cent coups ! Cette petite fille doit être Alice, la fille de sa grande sœur, assise avec deux de ses enfants sur la banquette au fond. Son autre sœur est avec ses tantes. L'oncle bougon est seul, comme de bien entendu, les grands-parents sont inséparables, tels des jeunes mariés.
 
Je m'ennuie, et surtout, cette situation m'ennuie. Lorsque j'ai sonné, la gouvernante, celle qui propose des rafraichissements m'a ouvert la porte, et m'a fait m'installer sur la terrasse sans me dire un mot. J'ai voulu saluer les personnes présentes, mais personne n'a fait attention à moi. Arthur est un drôle de bonhomme, mais je l'aime tellement. Il m'avait prévenu que sa famille avait de bien curieuses réactions, je commence à comprendre. Mais que fait-il ? Ce silence m'oppresse...
 
J'entends une automobile, serait-ce enfin lui ?
 
 

vendredi 15 avril 2016

Comment dit-on "cactus" en latin ?

Courant mars, le décanat nous a envoyé un mail pour nous annoncer que les cours tomberaient le mercredi 6 avril, un colloque devant se tenir toute la journée. Ce genre de nouvelle est toujours une bonne nouvelle, d'autant plus que j'avais encore des travaux à rendre, et qu'une journée entière de travail n'est jamais à négliger. Le lundi 4 avril, le doyen nous a fait savoir, via le décanat, qu'il ne souhaitait pas que les cours soient ainsi supprimés, et que par conséquent, le colloque se tiendrait sur la seule matinée, les cours devant reprendre normalement à 14 heures.
 
J'ai donc obéi au doyen, et j'ai repris les cours à partir de 14 heures. Le lendemain, le professeur de latin m'accoste dans le couloir : "Alors, S. et vous, vous avez séché le cours de latin ? Je vous ai attendues dans mon bureau.
- Les cours ne devaient reprendre qu'à 14 heures.
- Cela voulait dire que les cours reprenaient l'après-midi."
 
Je lui ai présenté mes excuses, me disant in peto que son interprétation laissait à désirer. Lorsque j'ai vu S., nous avons considéré toutes les deux que nous n'étions pas en faute, mais je lui ai proposé d'apporter un bouquet pour rétablir l'harmonie.
- Tu es folle, Alphonsine (S. a un vocabulaire bien à elle qui lui appartient !), on n'offre pas de fleurs à un homme, surtout pas en Suisse.
- Bon alors que peut-on lui donner ? (Les chocolats sont à proscrire)
- Ben un cactus !
- Excellente idée, tu t'en occupes ?
 
Mercredi dernier nous étions devant son bureau, le cadeau à la main. Nous lui avons offert "pour nous excuser de ne pas être venues la semaine précédente". Il a été très touché, et a immédiatement trouvé un usage parfait au cactus : "Pendant les examens, je pourrai taper les étudiants qui ne connaissent pas leur cours !"
 
Ce que c'est que de n'être que deux à suivre un cours, on ne peut même pas manquer sans que tout de suite le professeur le remarque !
 
 

mercredi 13 avril 2016

Divers et varié

Heureusement, j'aime écrire des histoires, heureusement, les tableaux de Lakévio m'inspirent chaque semaine. J'ai ainsi un billet publié par semaine. Pour le reste, je reste fixée sur mes études. Deux cursus universitaires en une année, ajoutée à la vie de famille, j'avoue atteindre mes limites. Dans 6 - 7 semaines, je serai en vue de la fin. Mais il y a encore tant à apprendre.
 
Deux joies sont venues me combler les derniers jours :
 
- Samedi dernier, j'ai revu un ami que je n'ai jamais perdu de vue, puisque nous nous envoyons nos vœux et nos nouvelles à Nouvel An. Je l'ai revu pour la dernière fois il y a une quinzaine d'années. Samedi, par un concours de circonstances, j'étais seule à la maison. Nous avons pu parler de droit canonique, le code nous a même accompagnés pendant notre déjeuner. Un vrai rêve, du bonheur uniquement ! Nous avons discuté plus de 7 heures et surtout, nous n'avons pas vu le temps passer.
 
- Cette semaine, j'ai reçu un mail d'une copine de classe de 4ème - 3ème. Nous étions une classe très unie, et nous étions promis de nous revoir "lorsque nous serons vieux". Je pense qu'à 15 ans, nous imaginions nous revoir à 30 ans ("quand nous serons vieux"). Il a fallu attendre 23 ans de plus. Donc, début mai, retrouvailles dans les rires (je ris déjà !). En lisant la liste des prénoms, je me suis demandée qui était "Jérôme". D'un coup, je me suis souvenue "Ah, il était petit"... Je pense que le 4 mai je découvrirai que les copains ont grandi pendant toutes ces années !!!
 
La date tombe mal, je dois sécher un cours (mais je suis certaine que le professeur me comprendra : une telle réunion ne peut être séchée !). Je ferai un aller-retour, nous nous raconterons nos professeurs : Madame Muller qui voulait s'appeler "von Muller" parce que certains élèves avaient des particules, Mademoiselle G. qui était si vieille mais en fait elle n'avait que 25 ans, Mademoiselle B. notre éminente professeur d'anglais qui était désagréable mais tellement compétente, et Monsieur S. professeur d'allemand qui nous racontait (en français) la cueillette des fraises lorsqu'il était en Angleterre...
 
C'était une belle époque, mais pour rien au monde je ne voudrait recommencer tout cela. Ma vie actuelle est une belle époque également !
 
 

lundi 11 avril 2016

Un tableau, une histoire (6)

Sur une proposition de Lakevio
 
 
Ma toute douce,
 
Te souviens-tu, ma toute belle, du premier bouquet de lilas que nous avons cueilli ? Tu avais vingt ans tout juste, tu étais si lumineuse dans ta robe blanche, sous ton petit canotier. Tu me souriais tendrement. Nous étions si émus l'un et l'autre. Je sentais que tu espérais que je te dise tout mon amour, j'attendais le moment propice, et surtout, surtout, le courage de te le dire. Vois-tu, mon aimée, ouvrir son cœur demande de l'audace, c'est toujours un risque, le risque de se voir rejeté. A aucun prix je ne le souhaitais, et même si je voyais bien que tu semblais sensible à mon amour, un petit frisson d'inquiétude me parcourait.
 
Nous avons marché en parlant de tout, de ce que nous attendions de la vie, de ce que nous en espérions, de tout ce que nous pourrions en recevoir. Nous nous étonnions mutuellement lorsque nous constations que nos pensées, nos désirs, nos aspirations tendaient vers les mêmes buts.
 
Te souviens-tu, ma si tendre, que tout à coup nous nous sommes tus, l'un et l'autre saisis par la beauté du bosquet de lilas auprès duquel nous nous étions arrêtés ? Le parfum si puissant de ces fleurs se mêlait à l'exhalation de notre amour. Nous nous fîmes face, tu regardas le sol, puis doucement, avec une résolution que je n'oublierai jamais, tu relevas la tête pour planter tes yeux dans les miens.
 
D'un élan, je te confiai l'amour que je te portais, immédiatement tu me répondis avec la même puissance. Nous échangeâmes notre premier baiser. Avec mon couteau, je te coupai des branches de lilas pour en faire un bouquet, nous rentrâmes, main dans la main.
 
Depuis ce temps, tant d'années ont passé. Tu es toujours aussi belle, mon aimée, tu es toujours aussi lumineuse, tu es la femme de ma vie, celle que j'ai toujours chérie, et que je chérirai jusqu'au dernier jour. Chaque année, à la date anniversaire, je t'offre un bouquet de lilas cueilli sur le même buisson. Parfois, nous rions devant les fleurs fanées que je te ramène, mais tu les places dans un vase avec le même enthousiasme que si elles étaient tout juste écloses. Parfais, elles ne sont que des tiges avec des promesses de boutons. Ni la chaleur, ni l'eau fraîche que tu verses dans le vase ne permettent la floraison. Cette année, ma si douce, elles sont parfaites. Ce sont celles sous lesquelles nous nous sommes dit notre amour, ce même amour que je te répète aujourd'hui encore.
 
Ma bien-aimée, mon tendre amour, te rends-tu compte que c'est le soixante-sixième bouquet que je t'offre ? Merci pour tout le bonheur que tu m'as donné tout au long de ces années.
 
Je t'embrasse avec une affection toujours grandissante,
 
Léopold.
 
Faustine replie la lettre qu'elle a trouvée au pied du vase. Elle la range dans son enveloppe, lève son regard vers Léopold et murmure "Merci, tu me rends si heureuse".
 
 

lundi 4 avril 2016

Un tableau, une histoire (5)

Sur une proposition de Lakevio
 
 
 
 
 
- Grand-papa, s'il te plait, raconte-moi encore...
- Lorsque ton papa était petit, vivait dans cette maison une grande famille. Le papa et la maman avaient neuf enfants. La maison n'était pas du tout comme tu peux la voir : elle était pleine de vie, on avait l'impression qu'elle vibrait, qu'elle dansait, qu'elle chantait. Surtout pendant les vacances. C'était magique. Le matin, aux aurores, les volets s'ouvraient les uns après les autres, les fenêtres claquaient, les enfants interpellaient leur mère qui étendait sa première lessive. on les entendait courir dans l'escalier, chercher, qui un pull, qui un chausson, qui sa chaussette. Ensuite, on n'entendait plus rien pendant un tout petit moment. On savait qu'ils buvaient leur bol de lait. Chacun la tête dans son grand bol, je les ai vus une fois à l'œuvre, ils me faisaient penser aux petits veaux ! Puis la maman donnait le biberon au petit dernier, faisait des tartines les unes après les autres, "avec beurre et confiture, avec seul'ment beurre, avec beurre et miel", les enfants chantonnaient, la maman beurrait et étalait avec soin puis tendait les tartines à ses chérubins. Oh, bien sûr, il y avait des disputes : "C'est moi d'abord,
- non, c'est à mon tour,
- maman, c'est à mon tour,
- et puis d'abord, enlève le pied de ma chaise,
- rends-moi ma serviette..."
Je me demandais comment la maman faisait pour suivre. Elle entendait tout, répondait à tout le monde, mais chacun se trouvait lésé et malgré tout heureux. Vite, chacun rangeait son bol et ses couverts dans le lave-vaisselle, et celui qui était de service terminait de tout nettoyer.

Ensuite, surgissaient de cette maison des cris, des rires, des pleurs. La maman hurlait pour se faire entendre, les enfants faisaient semblant de ne rien entendre, mais finalement, ils obéissaient quand même.

Chacun jouait d'un instrument de musique, ils répétaient à peu près tous ensemble. Quelle cacophonie ! Puis ils jouaient, courraient, grimpaient les marches, les dévalaient, sortaient, entraient. Ton père et ta tante allaient souvent jouer chez eux. Derrière la maison, il y a un immense noyer dont les branches descendent jusqu'au sol. C'était un bateau, un navire, un avion, un autobus... les enfants étaient des pirates, des explorateurs, des aviateurs... Ils jouaient tous ensemble en criant et en hurlant.

La matinée passait à une allure vertigineuse. Le déjeuner était aussi bruyant que le petit-déjeuner. Enfin, en début d'après-midi c'était le calme absolu : il fallait que les plus jeunes puissent dormir. Les grands lisaient. Ils avaient une bibliothèque plus imposante que celle de notre petite ville. Ton père qui aimait lire y retournait pour lire avec ses amis. Au réveil des petits, la vie reprenait son rythme effréné avec le goûter, puis les jeux jusqu'au retour de leur père. Dès que sa voiture arrivait, ils couraient au-devant de lui et lui faisaient fête ! Souvent leur mère était plus rapide que ses enfants, elle se jetait dans les bras de son mari. Les enfants hurlaient de joie et grimpaient sur leurs parents.

Après le dîner, plus calme que les autres repas, parce que le père de famille était présent, ils faisaient la prière du soir, et pendant que les enfants de service terminaient de ranger la cuisine, la maman couchait les plus jeunes. Ensuite, ils jouaient de la musique ensemble, ou chantaient, ou encore sortaient les jeux de société. On les entendait rire. C'était tellement beau d'avoir de tels voisins.

Et un jour, le chemin de fer a été installé. Pendant que les ouvriers posaient la voie ferrée, la maman a fait des cartons. Le camion de déménagement est venu, il a emporté la si jolie famille sous d'autres cieux. Nous ne les avons plus jamais revus. C'est pourquoi la maison est devenue si triste, elle regrette toute la vie qu'elle portait en elle.